Apocalypse 2:1 - 7
1 Ecris à l’ange de l’Eglise d’Ephèse : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or :
Ephèse qui signifie en grec “désirable” symbolise le temps des apôtres : 31-100 a.p. JC. Ephèse est une ville portuaire très éclairée. Les éphésiens sont connus pour leur superstition, leur commerce des amulettes, leur immoralité et le crime.
La lettre est adressée au témoin de Christ. Les témoins sont envisagés, non comme membres du corps de Christ qui est l’Église, mais comme associés à son royaume et à sa patience. Dans cette position, ils souffrent pour la parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ.
Jésus est constamment présent et agissant au sein de son église. Il l’encourage, la soutient et l’avertit.
Jésus se présente :
- celui qui a autorité
- celui qui maintient l’autorité dans sa main droite
- la droite représente la force (l’autorité)
- les étoiles sont ceux qui enseignent la justice
- la marche est le mouvement, la progression, la dynamique.
Jésus est comme celui qui travaille et agit de façon efficace. La présentation qui est faite est celle de Jésus actif qui exprime toute sa sollicitude. Il connaît parfaitement la situation de l’église et est à notre écoute quotidiennement.
Jésus détient l’autorité (sept étoiles) et la maintient dans sa main droite. Il marche indique le mouvement, la progression, la dynamique. Il est là comme celui qui travaille et envoie la lumière de façon efficace au centre (son nom Emmanuel qui veut dire Dieu au milieu de nous le rappelle), il est actif, présent et nous exprime toute sa sollicitude.
|
2 Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ;
Jésus nous connaît. Il peut donc nous réconforter ou nous accuser. Les œuvres sont le travail pour neutraliser les faux docteurs et la patience à endurer l’opposition des faux docteurs. Les méchants sont ceux qui se disent prophètes sans l’être, c’est-à-dire, la négation de toute vérité et de toute discipline. En les éprouvant, en observant leur conduite et en examinant leur doctrine les faux prophètes ont été débusqués. Le méchant subit la réprobation des membres de l’église s’il persiste dans sa méchanceté.
La persévérance est en rapport avec la souffrance qu’elle supporte pour le nom de Christ.
|
3 que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé.
Le texte met l’accent sur la démarche qui est bonne. L’église a supporté les méchants, les maux et les persécutions avec persévérance ou constance. Elle l’a fait plus par devoir que par amour.
|
4 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour.
La première église apostolique, subit un reproche de la part de Dieu. La première stratégie de Satan est de nous enlever ce que nous avons reçu au moment où nous sommes nés de nouveau : le désir irrépressible de partager la révélation du salut.
La perte du premier amour n’est pas l’expression du sentiment, mais celui de l’action et de la croyance du retour imminent de Jésus. Les chrétiens deviennent des prôneurs d’œuvres. Les actes sont déconnectés de la source : celui qui m’aime garde mes commandements. Le déclin de l’amour pour Dieu entraîne la diminution de l’amour pour le prochain. Dans ce cas de figure, les œuvres de l’église continuent, mais celles-ci ne sont plus accompagnées de l’esprit de charité. L’Eglise s’adonne à des œuvres humaines dont elle pense avoir une valeur éternelle. Ce que l’on voit extérieurement est le reflet du manque intérieur.
|
5 Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.
“Ces paroles les ayant remplis de colère, ils se mirent à crier : grande est la Diane des Ephésiens !” (Actes 19.28) Souviens-toi est un appel à se rappeler la difficulté ou de la boue d’où il nous a pris. Pour se relever de la chute (perte du premier amour), il faut se souvenir d’où l’on a déchu puis effectuer un changement complet d’esprit par le Saint-Esprit qui seul peut régénérer le cœur. Le chrétien qui vient de loin doit se garder de l’orgueil, se souvenir d’où il est tombé et pratiquer les œuvres agréables au Seigneur. La lettre continue par une exigence forte, l’obligation de changer au risque d’être mort spirituellement. Dieu t’aime et te soutient, il veut que tu sois en cohérence avec ce que tu proclames. Il veut que jusqu’à la fin tu fasses des œuvres de la même qualité d’amour qu’au début. Faute de se repentir l’Eglise, comme chaque chrétien, peut perdre la présence du Seigneur. Si le chandelier est ôté, c’est que le Saint-Esprit s’est retiré. Le chandelier n’est plus conforme avec Dieu.
On retrouve trois étapes : 1. souviens-toi ; 2. repens-toi ; 3. pratique sinon c’est la mort certaine.
|
6 Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi.
“Cette proposition plut à toute l’assemblée. Ils élurent Etienne, homme plein de foi et d’Esprit -Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d’Antioche.” (Actes 6.5.) Nicolas d’Antioche, l’un des sept diacres est tombé plus tard dans des erreurs impures : une fausse spiritualité, une liberté charnelle qui se livre à la sensualité sous prétexte qu’elle ne souille pas l’esprit, et que pour les chrétiens, il n’y a plus de loi. C’est à Antioche que Pierre et Barnabas, deux des plus solides responsables de l’Eglise primitive, se sont un moment laissé contaminer par l’hypocrisie religieuse. Voici le récit qui est fait quand Paul reprend Pierre : “Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible. En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis. Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ? Nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d’entre les païens. Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. Mais, tandis que nous cherchons à être justifiés par Christ, si nous étions aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Christ serait-il un ministre du péché ? Loin de là ! Car, si je rebâtis les choses que j’ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur” (Galates 2.11-18.) Les Nicolaïtes donnent leurs propres instructions, et manifestent un ardent prosélytisme pour les répandre. Nous devons prendre conscience que rejeter le corps revient à rejeter le Dieu de la création et de la vie. Il faut aimer ce que Dieu aime et haïr ce que Dieu hait.
|
7 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises : A celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.
Le Seigneur prononçait souvent cette injonction. Elle place l’auditeur en face de son devoir : entendre, garder et à mettre en pratique.
L’arbre de vie est le symbole de la communion intime de l’homme avec son Dieu, source de vie véritable. La promesse ici c’est d’assimiler ce que l’on mange, c’est-à-dire, partager la plénitude de la vie éternelle. Manger de l’arbre de vie, c’est renoncer à ce que l’on pour être fils de la résurrection. Tel est le magnifique prix de la victoire.
|
14 Mais j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrassent à l’impudicité.
Balaam dont le nom hébreu signifie “dévorer le peuple”, avait compris que le compromis était la meilleure méthode pour dévorer ou neutraliser le peuple élu. De façon similaire, certains chrétiens proclamaient le droit, sous prétexte de spiritualité et de liberté, de prendre part aux banquets qui suivaient les sacrifices, sans se préoccuper du risque d’être entraînés par-là à toutes les souillures du paganisme (Nombres 22 et 23.) Le compromis avec le mal s’avère plus dangereux que l’iniquité complète. C’est la même personne qui est derrière la persécution et de la séduction, savons-nous le discerner ? il faut le démasquer car il nous hait et n’a aucune sympathie pour nous. Cette tendance de la part des chrétiens à faire des concessions au paganisme se développe très vite. Oh ! comme les païens sont plus fidèles à leur religion ; comme ils prennent soin de n’adopter aucune solennité chrétienne !
Si nous sommes de véritables enfants de Dieu, nous ne sommes ni maudits, ni vulnérables.
|
15 De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes.
Nicolas peut signifier en grec : conquérir le peuple. La fornication est une relation sexuelle illicite. La doctrine des nicolaïtes est à l’intérieur par rapport à celle de Balaam. Quand le mal s’infiltre dans les rangs, il devient impossible de le repérer.
Tout se dégrade quand l’église intègre des traditions humaines. Il y a une inflation des choses contradictoires à la parole de Dieu dans ce cas de figure. Quelle idée ais-je véritablement de Dieu ? Puis-je présenter le Dieu, qui ne varie pas selon les situations, par ce que je suis ?
|
16 Repens-toi donc ; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche.
Le Christ donne un avant-goût du jugement, si l’église ne se repent pas. L’épée à double tranchant qui sort de la bouche du Fils de l’homme représente la parole de Dieu qui juge et qui sépare l’erreur de la vérité.
|
17 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises : A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit.
La manne cachée est en opposition avec les viandes sacrifiées aux idoles. La manne tombait afin que nous apprenions que l’homme ne vivra pas de pains seulement, mais de toutes paroles venant de la part de Dieu. La manne cachée à donc ce sens évident, mais en y creusant, il y a un sens caché : cette manne, il faut la creuser. Jean 6.63 dévoile le sens profond de cette nourriture : “C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.” La manne est le symbole de Jésus ; il est amour et cet amour va se décliner en plusieurs caractéristiques. Cet amour en action est constant, puissant, vivifiant, lucide et juste. La manne cachée est la révélation intime que ce que Dieu est, et c’est au vainqueur que le Seigneur fait cette promesse.
Un caillou blanc rappelant selon certains, la pierre donnée au gladiateur déclaré vainqueur, selon d'autres, la pierre employée par les juges pour symboliser l'acquittement, ou selon d'autres encore, la pierre qu'on donnait comme ticket à l'entrée du théâtre. Il est certain qu'il est fait allusion ici à une cérémonie bien connue qui honorait celui qui en était l'objet et donnait accès à quelque chose de gratifiant.
Abram signifie “père exalté.” Le père d'Abraham fut païen, et son nom faisait peut-être référence à l'adoration païenne sur les hauteurs. Mais en lui ajoutant une syllabe, il devint Abraham, “père d'une multitude.” Par le changement du nom d'Abraham et Jacob, nous avons l'indice du nouveau nom que le Seigneur donne à tous ceux qui lui appartiennent. Le nouveau nom que l’on donne à quelqu’un, prend en compte l’expérience et de la personnalité de la personne. Le nom est écrit pour ne pas être effacé.
|
|